Absalon, Absalon !

Category: Livres,Romans et littérature,Littérature américaine

Absalon, Absalon ! Details

Avec la collaboration de Ch.-P. Vorce. Nouvelle édition en 2000

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Publié en 1936, année de parution d??Autant en emporte le vent (M. Mitchell), Des souris et des hommes (J. Steinbeck, Nobel 1962), Les Neiges du Kilimandjaro (E. Hemingway, Nobel 1954), Absalon, Absalon ! de William Faulkner est tenu par certains comme le chef-d???uvre de l??écrivain américain, qui reçut le prix Nobel en 1949.Lecteur averti de la Bible (« cette antique et violente mystique vengeresse »), W. Faulkner choisit pour son neuvième roman un titre en référence au Second livre de Samuel (Samuel 2, 19 : 5), où le roi David pleure la mort de son fils et s??écrie : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils !C??est donc sur le registre de la déploration que se place d??emblée le romancier pour évoquer une lignée maudite qu??il suit de 1807 à 1910, avec au c?ur de toutes ces années mortes la guerre de Sécession. Son échec historique ?? les grands-pères vaincus, les fils de Cham (les esclaves) libérés ?? se trouve métabolisé par l???uvre, « Il faut toujours quelqu??un pour ratisser les feuilles mortes avant de pouvoir en faire un feu de joie ».Ainsi s??entrecroisent avec virtuosité récit historique et récit de fiction, et se chevauchent temps du récit et temps de la narration, celle-ci conduite par quatre narrateurs qui font le récit du récit (le jeune Quentin raconte que son père lui a raconté que son grand-père (à lui, Quentin) lui avait raconté que Thomas Sutpen, le personnage-clé du roman, lui avait révélé que?), dans « une effluescence presbytérienne de lugubre et vindicative prescience. »Un roman paradoxalement sans alcool, alors que l??auteur ne manquait pas d??appétence pour la boisson, ni scènes de sexe, juste une main sur les fesses, en 417 pages. Tout est cupidité, violence, haine de la femme, de sa « chiennerie » (voir Lumière d??août), la crainte du mélange des races qui anime Thomas Sutpen ?? sombre figure aux couleurs de Heathcliff ?? laissant place in extremis, sous la plume de Faulkner, au pressentiment d??un inexorable métissage universel.Roman particulièrement complexe, à la chronologie disloquée, Absalon, absalon ! sollicite toutes nos ressources d??attention et de mémoire, nous donnant le sentiment d??évoluer comme sur un mur d??escalade, où le risque de se trouver bloqué ou de lâcher prise est à la mesure de l??effort. La traversée de cette immense forêt de mots, où chacun pourra tour à tour éprouver la peur de se perdre et le sentiment de se retrouver, dans un dévoilement progressif comparable à celui d??une psychanalyse, où la révélation de la vérité reste partiellement obfusquée, s??avère une expérience de l??envoûtement, entre poésie et délire, lucidité et folie, parfois à la limite de l??intelligibilité.Lecteur, si tu es fatigué, préoccupé ou impatient, passe ton chemin. Mais si ton esprit est libre, et que tu ne redoutes pas le long-distance, alors prends ce livre, lis-le !

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